Le groupe relance son expansion en Russie

Publié le par CFTC ACCOR

Le groupe prévoit l'ouverture d'une quinzaine d'hôtels en quatre ans. Priorité, notamment, à Moscou : les trois et quatre étoiles. La capitale russe manque de 300.000 chambres.

En Russie, Accor voit grand. « Mais tout en restant raisonnable... », prévient Alexis Delaroff, directeur à Moscou de la filiale du groupe hôtelier pour toute la zone de l'ex-URSS (pays Baltes exclus). Sur ce large territoire, Accor devrait compter 25-30 hôtels d'ici à trois-quatre ans, puis une cinquantaine au total d'ici à dix ans, contre dix aujourd'hui. Dernières ouvertures en date : deux Ibis, l'un à Iaroslavl, ville moyenne près de Moscou, le 6 septembre, l'autre à la mi-août dans le centre de Kiev. C'est le premier du groupe en Ukraine où doivent suivre un Sofitel et un Mercure puis, un projet à l'étude, un Novotel. A Moscou, en novembre, sera inauguré le premier Mercure en Russie. D'ici à Noël, un autre Ibis doit voir le jour en région : à Samara, grande ville sur la Volga.

« Notre travail de recherche d'investisseurs porte ses fruits : les ouvertures vont s'accélérer », assure Alexis Delaroff. Par exemple, le projet de Sofitel à Moscou, signé en 2007, est relancé. Un Novotel de 350 chambres devrait y être inauguré dès l'an prochain. A Sotchi, la cité balnéaire du Sud hôte des JO d'hiver 2014, deux Mercure et un Pullman sont en cours. « La crise a ralenti notre plan d'expansion mais ne nous a pas contraints à le revoir à la baisse. Notre stratégie a toujours été modeste » , explique Alexis Delaroff. Alors que d'autres groupes prévoyaient des cinq étoiles loin de Moscou et Saint-Pétersbourg, Accor dit ne pas avoir été tenté par la construction d'un Sofitel en région. Priorité est donnée aux catégories inférieures. « A Moscou, il y a autant de chambres aux normes internationales qu'autour de l'aéroport Charles-de-Gaulle ! On peut donc construire et construire... », plaisante Alexis Delaroff.

Tous les hôtels du groupe sont signés sous la formule des contrats de gestion, à l'exclusion des deux Ibis de Iaroslavl et Samara, loués auprès du partenaire turc du groupe Akfen. « Accor a été un des premiers acteurs internationaux à venir en Russie. Une de leurs premières erreurs a été de proposer des chambres Novotel à des prix ne correspondant pas à la qualité de l'aménagement. Leur nouveau concept est meilleur. Mais Accor devrait se montrer plus flexible : en région, par exemple, il faut des chambres Ibis mais des restaurants et salles de conférences plus haut de gamme. Le groupe devrait davantage mixer ses concepts pour répondre à cette demande », affirme Stanislav Ivashkevich, expert chez CB Richard Ellis.

Retours sur investissements

L'un des principaux freins au développement d'hôtels reste les coûts de construction (en particulier de connexion aux réseaux). Autorités et investisseurs ont par ailleurs donné jusque-là la priorité à des projets immobiliers plus rentables. « Dans le secteur commercial, dans les grandes villes, les retours sur investissements sont en moyenne de 5-7 ans contre 7-10 ans dans l'hôtellerie », explique Olga Moussenko, analyste du cabinet de conseil Colliers. Accor aurait toutefois réussi à rentabiliser l'ouverture du Novotel à Moscou en cinq ans seulement, contre un habituel retour en Europe de dix-quinze ans. Car, avant la crise, les prix des chambres, comme pour tous les hôtels de qualité, étaient très élevés : les chaînes profitaient du nombre insuffisant d'hôtels pour facilement accroître leur chiffre d'affaires. « La crise a obligé les services commerciaux à corriger leurs prix et à travailler dur pour remplir les chambres. Mais la Russie reste le troisième pays le plus cher au monde pour ses hôtels », rappelle Stanislav Ivashkevich. Selon lui, à Moscou, il y a un déficit de 300.000 chambres, notamment des trois-étoiles. Ce secteur offre le plus fort potentiel mais ne représente qu'un tiers du total des nouvelles chambres ouvertes cette année, selon Colliers.

 Les Echos
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